“Il est ingérable” : ce que j’entends vraiment derrière ces mots
Quand une personne me contacte pour un suivi, il arrive souvent qu’elle commence par cette phrase :
“Je ne sais plus quoi faire… il est ingérable.”
Et à ce moment-là, je ne me précipite pas pour poser un diagnostic comportemental.
Parce que ce que j’entends en premier lieu, ce n’est pas un problème à résoudre.
J’entends un appel. Une fatigue. Un ras-le-bol. Parfois même, une forme de honte.
Derrière cette phrase, un humain qui a fait de son mieux
“Ingérable”, ça veut dire quoi, exactement ?
Qu’il tire en laisse ? Qu’il vocalise ou mord ? Qu’il fuit ou se fige ?
Mais surtout… qu’il dérange un équilibre que l’humain ne parvient plus à maintenir.
Et ce déséquilibre, il ne vient jamais de nulle part.
Souvent, quand on me dit qu’un animal est ingérable, je vois surtout un humain qui a tout essayé, qui a accumulé les conseils contradictoires, qui a tenté d’appliquer des méthodes, parfois à contre-cœur. Un humain qui s’épuise à bien faire, et qui se perd à force de vouloir gérer.
Et je le comprends. Parce qu’on ne nous apprend pas à faire autrement.
Ce que j'observe : des cercles qui tournent à vide
Dans ces foyers, ce que je trouve le plus souvent, ce ne sont pas des animaux “problématiques”.
Ce sont des systèmes relationnels en tension.
Le chien tire parce que l’humain anticipe, se tend, se ferme. Le chat griffe parce qu’il n’a plus d’espace de repli. L’animal “fait n’importe quoi” parce qu’il absorbe les émotions de son humain sans que personne ne l’ait vu venir.
Et plus on essaie de corriger… plus on passe à côté.
Ma posture : sortir de la logique de résultat
Je ne viens pas pour rendre un animal “gérable”.
Je viens pour remettre du sens, là où la fatigue a tout embrouillé.
Grâce à ma formation en psychologie humaine, je perçois aussi ce que l’animal reflète.
Souvent, il vient incarner quelque chose que l’humain ne dit pas : un trop-plein, une colère tue, une peur ancienne, une attente impossible à satisfaire.
Et tant qu’on ne regarde pas cela, le comportement ne peut pas vraiment changer. Ou alors, il changera à la surface, mais reviendra au moindre déséquilibre.
Le comportement n’est pas la cause, il est un miroir
Un comportement, c’est une tentative de régulation. Une réponse à un environnement, une dynamique, une émotion.
Il n’est ni bon ni mauvais. Il est utile, dans l’instant, pour celui qui le produit.
C’est pourquoi je parle d’approche systémique : je ne regarde jamais seulement l’individu animal, mais tout ce qui l’entoure. L’état émotionnel de l’humain. Les croyances. Les attentes. Les routines. Les non-dits. Les tensions visibles ou invisibles.
Et quand on remet de la clarté là-dedans, quand on comprend enfin ce qui se joue, alors le comportement devient une porte d’entrée vers un changement profond.
Rétablir la relation, pas réparer l’animal
Mon travail, ce n’est pas de corriger un être vivant.
C’est de reconnecter deux êtres qui n’arrivent plus à se comprendre.
C’est de restaurer un dialogue. Une fluidité. Un respect mutuel.
Et souvent, ce qui semblait “ingérable” devient… lisible.
Parce qu’on a enfin regardé au bon endroit.
Ce que je vous propose, ce n’est pas une méthode miracle.
C’est un chemin.
Vers plus de compréhension, de clarté, et d’apaisement.
Pour vous, et pour votre animal.