Pourquoi je fais ce métier : quand le silence des animaux devient un langage à entendre
Il y a des vocations qui naissent dans la joie. D'autres dans le doute, les échecs, ou l'urgence de comprendre.
La mienne est née dans les silences, dans ces instants suspendus où l'on sent qu’un animal essaie de nous dire quelque chose… sans avoir les mots pour le faire.
Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est pas simplement du comportement animal. Ce n’est pas de l’éducation, ce n’est pas de la méthode. C’est une rencontre. Une rencontre entre ce que l’animal vit, ce que son humain porte, et l’espace entre les deux : ce lieu fragile qu’on appelle la relation.
Une histoire de liens – et de failles
Ce métier est né de mes propres erreurs, de mes incompréhensions, de ma frustration parfois. De ces moments où je voulais bien faire, mais où je voyais mon animal se refermer, se crisper, se figer. De ces situations où l’on se sent seul, face à un chien qui réagit ou un chat qui fuit, sans comprendre pourquoi.
J’ai longtemps cherché des réponses à l’extérieur. Des protocoles, des techniques, des personnes “plus compétentes”. Et puis j’ai compris : tant que je ne regarderais pas à l’intérieur – de moi, de la relation, du système dans lequel nous vivons – je passerais à côté de l’essentiel.
Ce que j’ai appris, c’est à écouter autrement
Derrière chaque comportement difficile, il y a un appel à l’équilibre.
Pas un appel à la performance, à l’obéissance ou à la soumission. Non.
Un appel à être vu. À être reconnu. À être entendu.
Les chiens, les chats, les chevaux ne savent pas faire semblant. Ils ne jouent pas un rôle. Ils reflètent ce qu’ils ressentent, ce qu’ils vivent, ce qu’ils perçoivent de nous, parfois plus intensément que nous-mêmes. Et ce que nous appelons “problème de comportement” est souvent le signal d’un déséquilibre plus large, plus subtil.
C’est pourquoi je ne travaille jamais seulement “sur” l’animal. J’écoute, j’observe, je ressens. Et je vous accompagne à faire de même. Pas pour obtenir un résultat rapide. Mais pour ouvrir un espace où la transformation peut se faire en conscience, durablement.
Une posture de médiation, pas de domination
Ma place est de créer un pont. Un lien. Un chemin entre ce que vous vivez, ce que votre animal manifeste, et ce que vous pouvez construire ensemble.
Je n’impose pas une solution. Je propose un chemin. Respectueux. Lent parfois. Mais profondément ajusté à vous deux.
Parce que la relation entre un humain et son animal n’a rien d’automatique. Elle se construit. Elle s’entretient. Et elle peut s’apaiser.
Aujourd’hui, je fais ce métier parce que je crois en cette écoute-là.
Celle qui ne cherche pas à dominer. Celle qui regarde en face.
Celle qui crée de l’apaisement pour les deux.
Et si ce métier m’a choisie avant que je ne le choisisse moi-même, c’est peut-être parce que, moi aussi, j’avais besoin qu’on m’apprenne à écouter autrement.