Réactivité canine : et si on arrêtait de dire que c’est un “chien méchant” ?

“Il est infernal en laisse.”
“Il ne supporte aucun autre chien.”
“Il grogne sur tout le monde.”

On entend souvent ces phrases. Et très vite, un mot s’installe : “méchant”.


Mais je vais être directe : non, un chien qui aboie, qui tire, qui grogne n’est pas un chien méchant.

Derrière chaque comportement, une émotion déborde

La réactivité est un comportement visible. Mais c’est surtout un signal. Un indicateur qu’à l’intérieur, quelque chose est trop fort pour être contenu. Ce “trop”, c’est souvent de la peur. De la frustration. De l’hypervigilance. Parfois un mélange des trois.

Imaginez un chien qui, chaque jour, affronte un monde bruyant, rapide, imprévisible. Il avance, sans comprendre ce qu’on attend de lui, sans pouvoir prendre de recul, sans qu’on lui donne les moyens de choisir. Alors il explose. Il aboie, il saute, il tire. Ce n’est pas un caprice. C’est un SOS.

Et l’humain dans tout ça ?

Quand j’observe un chien réactif, je regarde son corps… mais je regarde aussi la personne au bout de la laisse.
La laisse n’est pas un simple outil : c’est une extension de notre posture, de nos intentions, de nos émotions. Une tension dans l’épaule, une respiration bloquée, une anticipation… tout passe. Le chien le perçoit. Il s’y ajuste. Il s’en imprègne.

Et parfois, la réaction du chien, ce n’est pas juste la sienne. C’est la vôtre, amplifiée par son corps à lui.

C’est pour ça que je ne travaille pas “contre” le comportement. Je ne cherche pas à le faire taire. Je cherche à comprendre ce qu’il exprime, et à aider l’humain à se réajuster. C’est un travail d’équipe, entre vous, votre chien, et moi comme intermédiaire.

Ce que je propose, ce n’est pas une méthode, c’est une écoute

Il n’y a pas de protocole unique pour la réactivité. Parce qu’il n’y a pas deux chiens identiques. Ni deux humains. Ni deux histoires.
Ce que je propose, c’est une démarche sur mesure, respectueuse, où on va chercher ensemble ce qui crée la tension, et comment la désamorcer.
Parfois, cela commence par de petits choix simples : ralentir le rythme, modifier les lieux de promenade, travailler sur l’état émotionnel de l’humain, introduire le jeu, la surprise, la distance. Parfois, cela demande d’aller plus loin : explorer les croyances de l’humain, ses peurs, ses attentes. Parce qu’on ne peut pas construire une relation apaisée quand on porte soi-même un feu intérieur.

Retrouver de l’espace pour respirer

La réactivité canine n’est pas une fatalité. Ce n’est pas une tare. C’est une stratégie de survie qui, à un moment donné, a fonctionné. Et qui aujourd’hui, ne fait que masquer une souffrance plus profonde.

Mon but, dans chaque accompagnement, est de vous redonner du choix. De sortir de ce cercle d’anticipation, de honte, d’isolement. Et de permettre à votre chien de retrouver, lui aussi, un espace où il peut observer, réfléchir, choisir autre chose.

Et je vous assure : ce moment où vous sentez la laisse détendue, où votre chien vous regarde au lieu de bondir… c’est un moment de victoire. Une vraie. Parce qu’elle n’aura été obtenue ni par la contrainte, ni par l’évitement. Mais par une transformation du lien.

Un chien réactif n’a pas besoin d’être corrigé.
Il a besoin d’être compris.
Et son humain aussi.

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